Valle contre Faema Corporation 2000 Ltd., 2017 HRTO 588
Le CAJDP représentait Marisa Valle, qui a enduré pendant des mois les commentaires insultants de son employeur, Mike Di Donato, propriétaire du café torontois Faema, à l’encontre de son sexe et de sa religion. Même si elle lui avait demandé d’arrêter d’insulter sa religion (il persistait à qualifier de truie la Vierge Marie) et de la dénigrer en tant que femme, il a continué à le faire. De plus, il avait demandé à Mme Valle de congédier les employés membres de minorités raciales. Enfin, c’est elle qu’il a renvoyée devant son refus d’obtempérer.
Marisa Valle a déposé une plainte en matière de droits de la personne à l’encontre de M. Di Donato et de Faema. Le 26 mai 2017, le Tribunal des droits de la personne a publié une décision de 46 pages portant sur l’affaire Marisa Valle c. Faema Corporation 2000 Ltd. et Mike Di Donato. Il y a déclaré que Faema et M. Di Donato étaient gravement et solidairement responsables de la discrimination subie par Mme Valle.
Le Tribunal y évoquait « le harcèlement constant de Mme Valle en raison de sa foi et de son sexe… [son] refus de donner suite à des demandes racistes, son congédiement après avoir refusé de renvoyer des employés racialisés et le milieu toxique dans lequel elle était obligée de travailler ».
M. Di Donato a fini par renvoyer Mme Valle parce qu’elle « refusait d’obéir à ses ordres » – dans ce cas, de congédier tous les employés racialisés. Témoignant devant le Tribunal, il a déclaré qu’il était « plus facile » d’engager des Italiens car, selon lui, ils sauraient reconnaître une râpe
à fromage quand ils en voient une.
Mme Valle a affirmé dans son témoignage que « venue au Canada pour se faire une vie et poursuivre une carrière, elle a perdu sa chance de le faire ».
« Marisa aurait pu simplement quitter son emploi, mais elle a refusé de le faire, a commenté Emily Shepard, avocate du Centre d’assistance juridique en matière de droits de la personne qui représentait Mme Valle. Elle se faisait humilier tous les jours au café où elle aurait souhaité s’épanouir. Les attaques qu’elle subissait contre sa religion et son sexe la troublaient profondément, car c’est une femme très croyante. Ça n’a pas été un choix facile, mais elle
a décidé de faire clairement valoir ses droits auprès de son employeur en intentant contre lui une action en justice. »
Pour lire le texte intégral de la décision (en anglais seulement), consultez Canlii.