Nous honorons la vie de Lincoln Alexander
Le 21 janvier est la Journée Lincoln Alexander. C’est l’occasion d’honorer la vie de Lincoln Alexander et l’héritage qu’il a laissé en tant qu’avocat, politicien et défenseur de la communauté noire. Il est devenu un grand homme à une époque où sa communauté était marginalisée et isolée, au cœur d’une société majoritairement dominée par les blancs anglo-saxons.
On se souviendra de Lincoln Alexander en partie pour l’ardeur dont il a fait preuve alors qu’il contestait les comportements discriminatoires des gens privilégiés détenant le pouvoir. Lui et d’autres Canadiens noirs souhaitaient plus que tout pouvoir également occuper de tels rôles au sein de la société.
À une époque où la province et le pays connaissaient de grands changements, Lincoln Alexander est devenu le porte-parole de l’habilitation de la communauté noire à titre de défenseur inlassable revendiquant des chances égales et des occasions de progresser grâce à l’éducation, l’inclusion et la dignité.
Une vie consacrée à la résistance et au désir de la reconnaissance :
Aujourd’hui, nous honorons feu Lincoln Alexander en citant trois extraits de son mémoire paru en 2006, Go to School, You’re a Little Black Boy: The Honourable Lincoln M. Alexander. Ces citations reflètent l’essence de la raison d’être du Code des droits de la personne et ce qu’il protège en Ontario. Dans les batailles personnelles et organisationnelles de Lincoln Alexander au nom des Ontariens noirs afin qu’ils puissent vivre et travailler avec dignité et respect, nous voyons le reflet de notre mandat au Centre d’assistance juridique en matière de droits de la personne.
S’exprimant sur son travail inlassable contre le racisme :
« J’ai dû prendre tous les moyens nécessaires pour faire valoir ma dignité et mon droit au respect, de la bagarre dans la cour d’école à l’interpellation du doyen de ma faculté de droit en raison d’une insulte raciale prononcée en public. Qu’on le veuille ou non, la lutte contre le racisme est une entreprise qui dure toute une vie et qui implique un engagement au niveau organisationnel, mais également personnel. »
S’exprimant sur la discrimination systémique :
« À la fin d’une conversation téléphonique avec un représentant [d’un important cabinet d’avocats d’Hamilton], qui s’était d’ailleurs exceptionnellement bien passée, j’ai tout bonnement posé la question à savoir s’il importait que je sois noir. La réponse fut un silence total. Je dois dire tout de même qu’il a accepté de me rencontrer, mais il m’a dit plus tard que les clients du cabinet étaient anglophones, irlandais et écossais et qu’ils ne m’accepteraient pas. J’étais en colère, et je me suis dit que sa réponse était celle d’un lâche peu disposé à poser un geste honorable et audacieux en faveur de la justice sociale, et tout cela pour le bien des affaires. »
S’exprimant sur l’importance de l’accès à l’éducation et de l’égalité des chances :
« J’ai reconnu dès mon plus jeune âge que l’éducation était la voie vers des possibilités illimitées, et c’est ce qui a alimenté ma détermination… J’ai constamment été témoin du renforcement que procure l’éducation par l’entremise des étudiants brillants et enthousiastes et des éducateurs et administrateurs dévoués qui offrent le plus grand cadeau. »